Un article fort intéressant publié sur HOSPIMEDIA
Publié le 21/07/21 – 16h59
Un nouveau cahier des charges étend l’expérimentation Ecout’emoi pour « réduire la souffrance psychique » des jeunes par un meilleur accès aux psychologues. Elle inclut désormais les enfants dès 6 ans et s’applique dans une vingtaine de départements. Le cahier des charges fixant les modalités de l’expérimentation en cours depuis plusieurs années dans certains départements, baptisée Écout’emoi, qui vise à « réduire la souffrance psychique des jeunes » par un meilleur accès aux psychologues, est modifié par un arrêté paru au Journal officiel (JO) ce 21 juillet. Ces modifications ont pour effet d’étendre ce dispositif de plusieurs manières. Le texte du JO lève la limite d’inclusion de 500 jeunes pouvant être inclus par territoire et il intègre au champ de l’expérimentation des enfants dès l’âge de 6 ans. Il modifie également certaines modalités pour « faciliter l’adhésion des professionnels » et augmente le nombre de territoires concernés par l’expérimentation.
Inclusion des jeunes jusqu’à fin 2021
Le dispositif Écout’emoi, voté via la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2017 et dont le premier cahier des charges est paru en janvier 2018 (lire notre article), a depuis été intégré aux expérimentations dites « article51 » de la LFSS pour 2018 (lire notre article). Il permet l’accès sur prescription à des consultations psychologiques pour des jeunes — âgés de 11 à 21 ans dans le dispositif en vigueur jusqu’à présent — dont les troubles sont légers à modérés, dans certains territoires. Désormais, cette expérimentation s’adresse aux 6-21 ans. Les critères d’exclusions restent les mêmes, c’est-à-dire que ne sont pas inclus les jeunes présentant des troubles psychiatriques et/ou des signes manifestes de crise suicidaire, ceux en incapacité de consentir au protocole proposé et ceux bénéficiant actuellement d’un suivi psychologique et/ou déjà suivis en psychiatrie.
L’expérimentation est poursuivie au titre de l’article 51 de la LFSS pour 2018 jusqu’au 31 décembre 2021 s’agissant de l’inclusion des enfants, adolescents et jeunes adultes. Les séances de suivi psychologique initiées pour ces jeunes inclus dans le dispositif pourront se dérouler sur l’année 2022.
Tarif des consultations de psychologues inchangé
Selon le cahier des charges, peut participer au dispositif « tout psychologue clinicien ayant une activité libérale ou mixte, inscrit dans le fichier Adeli géré par les ARS, volontaire et adhérant à la charte de l’expérimentation« . Il propose des consultations psychologiques « par le moyen d’un forfait de 12séances maximum, non renouvelable« . Le montant de la consultation (payé par l’Assurance maladie aux psychologues) est toujours fixé à 32 euros, sans possibilité de dépassement à la charge du jeune ou des titulaires de l’autorité parentale. L’insuffisance de ce tarif est dénoncée par la profession depuis le début de l’expérimentation et faisait partie des motifs de la colère exprimée par les psychologues lors de la manifestation nationale du 10 juin dernier (lire nos articles ici et là). Des appels au boycott de cette expérimentation ont été lancés par les représentants de la profession, tant que leurs attentes ne seront pas entendues.
L’objectif « stratégique » de l’expérimentation reste « l’amélioration des parcours de santé et une meilleure coordination des acteurs de première ligne« , dont les médecins généralistes, pédiatres, médecins et psychologues scolaires, psychologues libéraux, et des acteurs de la psychiatrie, « tout particulièrement » les maisons des adolescents (MDA) et les centres médico-psychologiques (CMP) pour enfants et adolescents. Le parcours coordonné est censé s’organiser selon les étapes suivantes : information/prévention, repérage, évaluation de la situation par un médecin (médecin généraliste, pédiatre), puis orientation. Le jeune est orienté vers un psychologue inclus dans l’expérimentation (voir encadré), si une « souffrance psychique » est diagnostiquée. Mais en cas de situation complexe et/ou requérant une prise en charge spécialisée, l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte sera orienté — hors du dispositif donc — vers les MDA, les CMP ou une autre structure infanto-juvénile, les psychiatres ou les urgences ni nécessaire.
Une vingtaine de départements concernés
Le nombre de départements concernés par l’expérimentation passe de moins d’une dizaine, lors que l’expérimentation a commencé en 2018, à plus d’une vingtaine aujourd’hui. Les territoires désormais concernés sont les suivants :
- en région Île-de-France : Yvelines, Val-d’Oise, Seine-Saint-Denis ;
- en région Grand-Est : Haut-Rhin, Meuse, Vosges, Ardennes, Meurthe-et-Moselle, du Bas-Rhin, de l’Aube, de la Moselle, de la Marne et de la Haute-Marne ;
- en région Pays-de-la-Loire : Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Sarthe ;
- en région Nouvelle-Aquitaine : Pyrénées-Atlantiques, Gironde et Vienne ;
- en région Occitanie : Gard et Tarn-et-Garonne ;
- en région Bourgogne-Franche-Comté : Côte-d’Or et Haute-Saône.